Patrimoine

Monument aux Trois maréchaux de la Grande Guerre Foch, Gallieni et Joffre.

En 1950, les maires de Saint-Gaudens (Armand de Bertrand-Pibrac) et de Valentine (Maurice Alcan) décident de rendre hommage aux trois maréchaux d’origine pyrénéenne et aux soldats ayant combattu lors de la Première Guerre mondiale. Les financements sont obtenus par souscription nationale.

Pour rappel, Ferdinand Foch est né à Tarbes en 1851. Joseph Gallieni est né à Saint-Béat (30 km) à proximité de la frontière espagnole avec le Val d’Aran, en 1849, Et la famille paternelle de Joseph Joffre était originaire de Valentine (3 km).

Deux sculpteurs réalisent le projet conçu par l’architecte parisien André Lencaigne : Georges Guiraud, grand prix de Rome et Firmin Michelet, qui sculpte deux statues de Foch, une pour le monument de Saint-Gaudens et une pour la commune de Valentine toujours exposée dans le jardin de la maison familiale, aujourd’hui musée et médiathèque.

Élaboré en pierre blanche de Lens (près de Nîmes), le monument est inauguré par le Président de la République Vincent Auriol, le 20 octobre 1951. Comme les photos de l’époque en témoignent, le monument était alors entouré d’un bassin et de quelques marches, l’architecte voulant symboliser la position de ces grands hommes entre eau (Garonne) et montagne (Pyrénées).

Ce monument est inscrit et protégé au titre des monuments historiques depuis le 18 octobre 2018. Il fait partie d’un ensemble de 42 monuments aux morts de la région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée protégés depuis cette date pour leur valeur architecturale, artistique ou historique.

 

Monument aux morts de la guerre de 1914-1918

Le Monument aux morts de Saint-Gaudens commandé par la municipalité de Jean Bepmale est inauguré en 1923. Initialement implanté au sud du jardin public, actuel square Eugène Azémar, en face de l’Institution Sainte-Thérèse, il a été déplacé, en mars 2010, vers son emplacement actuel, boulevard Jean Bepmale, face au Monument aux Trois maréchaux de la Première guerre mondiale.

Le monument est une œuvre du sculpteur Paul Ducuing (Lannemezan 1867 – Toulouse 1949), élève de Falguière et Mercié.et a été réalisé par le fondeur Barbedienne.

Le monument est constitué d’une statue de Poilu en bronze, en partie haute reposant sur un piédestal en pierre. Cette statue représente la France victorieuse à travers le Poilu marchant d’un pas décidé. Devant ce dernier, en partie basse, une deuxième statue de bronze représente une femme détachant d’un arbre un autre Poilu, mort. Elle symbolise la France libérée, mais meurtrie avec son Poilu inerte que l’on détache de ses liens. Selon l’historien Antoine Prost, ce « Poilu inanimé » classe ce monument dans le type « Monument funéraire patriotique ».

Le Monument aux morts de Saint-Gaudens est inscrit et protégé au titre des monuments historiques depuis le 18 octobre 2018. Il fait partie d’un ensemble de 42 monuments aux morts de la région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée protégés depuis cette date pour leur valeur architecturale, artistique ou historique.

 

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Mémorial à Augustus Saint-Gaudens

L’actuel mémorial remplace le monument original, inauguré en 1932 par Hippolyte Ducos, député et Secrétaire d’état à la Fonction publique, en présence du maire Louis Payrau. Réalisé en l’honneur du célèbre sculpteur américain d’origine Aspétoise, Augustus Saint-Gaudens (Dublin 1848 â Cornish 1907), il a été fondu pendant la Seconde guerre mondiale.

En 2017, la municipalité décide de restituer l’idée de ce monument. Le sculpteur Jean-Loup Ficat et la fonderie Ilhat sont sollicités pour concevoir un nouveau buste en bronze représentant le sculpteur Augustus Saint-Gaudens en blouse de travail. Ceci est complété par la réalisation par le sculpteur Philippe Balard de deux groupes symétriques de figures grandeur nature, en acier Corten, positionnés dans les deux escaliers de chaque côté du buste..

Ces deux groupes représentent d’un côté la branche Américaine : Augustus Saint-Gaudens et son épouse Augusta, précédés de leur fils Homer. Plus haut, Louis Saint-Gaudens, frère d’Augustus ; l’architecte Standford White, ami du sculpteur et créateur des socles de ses statues les plus renommées ; David Amstrong, ami et sculpteur de la nouvelle vague artistique aux U.S.A.; son premier mécène ; William Evarts, sénateur des États-Unis. En haut, Davida Clarck, modèle et maîtresse de l’artiste.

De l’autre côté, la branche Commingeoise : les politiciens Hippolyte Ducos et son épouse, Eugène Azémar et Jean Bepmale ; les acteurs de l’Odéon : Mademoiselle Blerville-Silvain et Romuald Joubé, tous deux présents en 1932 lors de l’inauguration du monument originel. A cette occasion, ils ont déclamé un poème de Jean Suberville, écrivain né à Saint-Médard (14 km) en 1887.

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Mémorial Augustus Saint-Gaudens dans les année 40

Square Eugène Azémar – Cloître de l’abbaye de Bonnefont

Le square Eugène Azémar, baptisé ainsi en l’honneur du créateur du Grand prix automobile du Comminges (1922-1952) est le jardin public de la ville.

Il présente une reconstitution partielle du cloître de l’ancienne abbaye cistercienne de Bonnefont avec 20 chapiteaux, classés au titre des monuments historiques en 1927. Cette abbaye établie dans le village de Proupiary (18 km), en 1136, est vendue comme bien national après la Révolution française et démembrée. Ce type de cloître, à double colonnettes sur chapiteaux doubles à boules, a connu la faveur des cisterciens durant la première moitié du XIIIème siècle. Il fait donc partie d’une campagne de construction postérieure. Ses autres chapiteaux se trouvent au Musée des cloîtres à New-York.

En 2019, le bassin avec ses poissons rouges qui ornait depuis des décennies le centre de ce jardin, a été remplacé par un miroir d’eau.

Dessin du parc au siècle dernier
Photographie du buste sculpté de Azémar
Square Azémar en 2020

La Caoue

 » La Caoue » désigne en occitan-gascon un lieu en contrebas où coule de l’eau, « La Caoue » en est la transcription phonétique.

Chapelle de la Caoue

Effectivement, la chapelle de la Caoue a été édifiée au-dessus de la fontaine où le bourreau, ayant exécuté le jeune martyr Gaudens aurait lavé son sabre. Elle est située en contrebas du plateau du « Pujamen », rue du Père Marie-Antoine.

Vendue comme Bien national pendant la Révolution française, la chapelle est en grande partie démolie en 1794. Consolidée une première fois, grâce à un don de Madame Serres, elle est restaurée en 1854, par l’abbé Clergue, futur Père Marie-Antoine

En 1893, Monsieur Compans, vicaire général agréé du Cardinal Donnet, finance sa dernière reconstruction, d’après des plans conçus par l’architecte Jean-Antoine Castex. Cet édifice, réalisé en calcaire nankin, s’inspire du style néo-byzantin. Les vitraux en grisaille sont sortis des ateliers des frères Gesta à Toulouse.

Tous les ans, à l’occasion de la fête patronale de Saint-Gaudens, le premier lundi de septembre, une messe est donnée dans cette chapelle, durant laquelle les reliques du martyr sont exposées à la vénération des fidèles. A l’intérieur, dans le chœur, on peut voir une grande statue en plâtre représentant le saint martyr portant sa tête.

Cette chapelle n’est pas ouverte à la visite mais l’Association des Amis de la Chapelle de la Caoue veille sur son devenir.

L’Oratoire Notre-Dame de la Caoue dite La Montjoie de la Caoue

En occitan-gascon « La Montjoie », est une pierre servant de borne ou de limite ou consacrant un souvenir. Une montjoie est, par extension, un petit édifice dans lequel un objet est vénéré.

Jusqu’à la Révolution française, une colonne sculptée s’élevait derrière la pierre sur laquelle la tête de Gaudens avait reposé après son martyr. Cette pierre a, plus tard, été installée devant la montjoie érigée à l’entrée du chemin qui mène à la chapelle de la Caoue.

Cette montjoie est réalisée à partir d’éléments de réemploi, L’oratoire aurait été antérieurement un sarcophage dont les deux côtés auraient subi des ébauches de sculptures très primitives. A noter la présence de plaques de marbre composant le devant de l’oratoire dont une contient des inscriptions romaines (autel votif ?) et deux colonnettes du XIIIe siècle supportant un arc en tiers-point. La niche, protégée par une grille ouvragée, renfermait un médaillon en bas-relief représentant le jeune Gaudens avant son martyre. Ce médaillon conservé aujourd’hui au sein du musée de la ville a été restauré en 2018, grâce au mécénat de l’Association des amis de la Collégiale. Une statue de saint sans valeur le remplace désormais, dans la niche.

Percutée par un autobus dans les années 1930, l’édifice a été déplacé de quelques dizaines de mètres et remonté en retrait de son emplacement originel. Seules les dalles qui servaient de voûte trop détériorées, furent remplacées par du béton.

Cet édifice est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 9 décembre 1929.

Dessin de la chapelle datant de 1940
Photgraphie Montjoie de la Caoue

Square Romuald Joubé

Né Eugène Joube en 1876 à Mazères (Ariège), cet acteur de théâtre et de cinéma est devenu célèbre sous le pseudonyme de Romuald Joubé. Entre Romuald Joubé et la ville de Saint Gaudens, des liens étroits ont toujours existé. Sa famille maternelle, la famille Payrau, en était originaire. En 1906, il épouse Marthe Cassagne, issue d’une famille Commingeoise. Toute sa vie il viendra à Saint-Gaudens pour y séjourner, offrir des représentations de théâtre gratuites, etc.

Après avoir commencé des études aux Beaux-arts de Toulouse, il change d’orientation après avoir vu Hernani au Théâtre du Capitole. Et entre au Conservatoire de Toulouse, où il obtient en 1894, à 18 ans, un premier prix de tragédie dans « Ruy Blas ». Il décide alors, de concert avec son frère, de s’appeler Joubé, avec un accent, soit « le jeune », en occitan, et de remplacer son prénom usuel, Eugène, par un autre de ses prénoms, Romuald, beaucoup moins courant. Avec ce nom, il allait embrasser une exceptionnelle carrière de comédien à l’Odéon puis au cinéma muet.

Il tournera plus de 50 films dont le célèbre J’accuse d’Abel Gance et jouera au théâtre Faust, Coriolan ou Cyrano de Bergerac.

Il décédera à Gisors (Eure) en 1849.

Son nom a été donné au square situé non loin de la ferme de ses grands-parents Payrau d’où il pouvait admirer ses Pyrénées et la Garonne.

Circuit automobile du Comminges et Grand Prix automobile du Comminges

Le Circuit automobile du Comminges est un ancien circuit automobile qui a accueilli Le Grand prix du Comminges entre 1925 et 1954. Il sera le siège de 18 grands prix auto, 16 grands prix moto ainsi que d’un Grand Prix de France.

Ce grand prix a été initié par Eugène Azémar (1877-1940), conseiller municipal et fondateur en 1922 du Syndicat d’Initiative, dans le but de développer le tourisme local. La même année, il organise le premier « Rallye des stations thermales », auquel participent une quarantaine de voitures et motos sur une boucle de 200 km au départ de Saint-Gaudens, via Boulogne-sur-Gesse, Larroque, Salies-du-Salat, Aspet et Luchon. Ce rallye est intégré dans la Semaine automobile du Comminges devenue en 1925, le Circuit du Comminges à Saint-Gaudens.

En 1925, est établi un circuit de 27,66 km entre Saint-Gaudens et Montréjeau. L’épreuve acquiert très vite une renommée internationale puisque le Grand prix de France y est organisé en 1928. En 1932, on échappe à une catastrophe. En 1932 on échappe de peu à une catastrophe. Il pleut et René Dreyfus est en tête sur sa Bugatti lorsqu’il dérape dans un virage serré. Il est éjecté et sa voiture effectue plusieurs tonneaux en direction de la foule. Par miracle la voiture entre en collision avec un petit arbre qui la stoppe net. Dreyfus reprendra ses esprits pour découvrir qu’il ne souffre que de blessures minimes. En 1933, la longueur du circuit est réduite à 11,005 km. Interrompu pendant la Seconde guerre mondiale, l’édition de 1948, qui attire 80 000 personnes, est gagnée par le pilote italien Luigi Villoresi. En 1952, la longueur est encore réduite à 4,407 km à l’occasion de la course de Formule 2 qui compte pour le championnat du monde des pilotes. Ce sera la dernière grande course à se tenir à Saint-Gaudens.

Il ne reste qu’un dernier témoignage de ce passé : les tribunes de la côte de la Garenne, visibles à l’entrée ouest de la ville. Les tribunes, qui pouvaient accueillir jusqu’à 12 000 spectateurs, ont été construites en 1933, grâce à une souscription. Depuis 2017, à proximité de ces tribunes, est installé le Musée du circuit du Comminges. Il est géré par les bénévoles de l’Écurie automobile du Comminges. Il retrace cette épopée à travers un fonds documentaire, collecté par des passionnés, depuis plus de quarante ans.

Diverses rues de la commune portent le nom de pilotes automobiles : Jean-Pierre Wimille, Raymond Sommer, etc.

Photo Grand Prix automobile de Saint-Gaudens 1928

Le Musée – Arts & Figures des Pyrénées Centrales

Le musée occupe les locaux de l’ancienne mairie de Saint-Gaudens. Elle a été construite entre 1870 et 1874, à l’emplacement de la maison commune (XVème siècle), s’élevant à l’aplomb de l’ancien rempart et détruite par un incendie en 1869.

Ce bâtiment néo-classique se démarque des constructions traditionnelles voisines, de par sa couleur jaune, celle du calcaire coquillé des pierres et de son enduit, renvoyant au clocher de la collégiale, reconstruit à la même époque (1872) en employant le même matériau. Il se démarque aussi par sa couverture en ardoise et non pas en tuile.

Ouvert vers le boulevard gagné sur l’ancien rempart du sud au XVIIIme siècle, il possède une entrée d’honneur dotée d’un escalier à double révolution et deux belles portes, datant de 1874, restaurées en 2017. La façade est rythmée par six pilastres engagés superposant les ordres ioniques et corinthiens. Les armes de la ville (la cloche) sont sculptées au fronton et latéralement dans huit petits blasons. Le blason du Nébouzan, vestige de l’ancien palais communal, est visible à la clé de la porte au-dessus de l’escalier.

Devenus trop exiguës pour les services municipaux, la mairie a quitté ce bâtiment en 1967 laissant la place au musée qui y occupait déjà quelques pièces depuis 1962 et au Syndicat d’initiative qui y est resté jusqu’à son déménagement dans les locaux actuels de la rue Thiers Aujourd’hui le Musée y est toujours installé avec ses collections très variées : arts décoratifs, beaux-arts, photographies anciennes, etc ; en particulier sa collection phare, les céramiques (faïence et porcelaine) produites de 1832 à 1878 dans la Manufacture Fouque et Arnoux, connues sous le nom de « Bleu de Valentine ».

Photographie de la façade Sud du musée

La Collégiale saint-Pierre et Saint-Gaudens

Second édifice roman de Haute-Garonne de par sa taille, après saint-Sernin de Toulouse, l’église romane de Saint-Gaudens porte le nom de collégiale car elle était administrée par un collège (groupe) de chanoines. C’est entre 1055 et 1063 que l’évêque de Comminges, Bernard, de la famille comtale de Toulouse, remet, selon l’esprit de la réforme grégorienne, à une communauté de chanoines, une petite église dont il avait commencé la construction à Saint-Gaudens. C’était un édifice très modeste dont une partie de l’abside a été conservé dans le chevet de l’église suivante. La construction ne fut achevée qu’à la fin des années 1120-1130, après moult changements de partis-pris dans sa construction. La présence de tribunes autour de son abside témoigne de son passé d’église de pèlerinage destinée à recevoir les pèlerins du chemin de Saint-Jacques de Compostelle, qui vénéraient au passage les reliques du jeune berger martyr Gaudens et de sa mère Quiterie.

Le riche décor sculpté de la collégiale témoigne d’influences aragonaises ou toulousaines ainsi que de la tradition locale. Marcel Durliat et Gérard Rivère ont étudié la sculpture de la collégiale dans divers articles et montrent que Saint-Gaudens est un témoin de la « mutation artistique » survenue dans le Midi toulousain avec l’apparition de la grande sculpture romane. Ces études sur la sculpture ornementale permettant une large compréhension de l’histoire artistique de la région et la datation des différentes parties de la collégiale de Saint-Gaudens.

Photographie Clocher de la Collégiale

L’Orgue de la Collégiale de Saint-Gaudens

L’actuel buffet de l’orgue date d’avant 1662. C’est un grand ensemble massif de chêne et de tilleul, qui présente des caractéristiques de style Louis XIV. Il a été classé monument historique au titre objet, en 1972 et en 1980.

La Collégiale de Saint-Gaudens possédait un instrument avant la Révolution, dont il reste le très beau buffet actuel de style Louis XIV. À l’état de ruine après la Révolution, on fait appel en 1822 à Antoine Peyroulous, facteur d’orgues à Toulouse, qui constate qu’il ne reste que quelques tuyaux en bois de chêne et quelques pièces de fer.

Après un legs de 4.000 francs du Sieur Gaudens Vidal, un secours de l’État de 3.000 francs, une souscription publique et un apport du Conseil de Fabrique, il est demandé, en 1827, à Dominique Cavaillé-Coll (1771-1862) de construire un nouvel instrument dans le buffet ancien remanié. Cette célèbre famille de facteurs d’orgue originaire de Gaillac s’est ensuite installée à Paris.Construit entre février 1829 et juillet 1831, l’orgue de Saint-Gaudens est réceptionné le 31 octobre 1831. Il se présente comme un grand instrument à 3 claviers et pédale : Positif et Grand Orgue disposés sur 4 sommiers à gravures alternées, Écho et Pédale.

En 1877, de nouveaux travaux sont effectués par Thiébaut Maucourt, facteur d’orgue à Albi. La Manufacture Théodore Puget père & fils entretiendra ensuite l’instrument. En 1930, Maurice Puget effectuera un relevage complet de l’instrument et posera un ventilateur électrique.

En 1978, une association est créée en vue de la restauration de l’instrument. Celle-ci, confiée à Robert Chauvin, facteur d’orgues à Dax, s’effectuera entre 1983 et 1986. Lors du démontage, ils mettent au jour trente perçages sur le chant des deux sommiers des dessus, avec l’inscription Hautbois. Il s’agit bel et bien d’une chamade, non prévue dans le devis, ajoutée par Dominique Cavaillé-Coll. Cette chamade a été rétablie sur le modèle du hautbois de l’écho.

L’orgue de Saint-Gaudens réunit donc des caractères originaux où apparaissent des influences diverses : – celle de l’Espagne toute proche (50 km) qui se fait sentir dans la présence de la chamade, des pièces gravées, des tuyaux à anches supportés par des blocs de bois ; la permanence d’une esthétique classique héritée de la facture de l’Ancien Régime : composition, pédale en 8’, tailles généreuses de la tuyauterie. Cette heureuse synthèse nous laisse aujourd’hui un instrument fort attachant et bien singulier au sein de la vaste palette des orgues de la région.

Cet orgue a une particularité curieuse : certains tuyaux (ceux qu’on appelle les principaux et les jeux de bouche, comme les bourdons, ou les flûtes) ont le biseau soudé à l’envers, la pente placée vers le bas, dans le pied, à la manière des tuyaux de bois. Ce sont ces caractéristiques qui ont permis d’identifier des tuyaux qui avaient émigré vers d’autres orgues et qui ont pu ainsi être rapatriés.

Le dernier relevage date de 2014. Il a été effectué par La Manufacture Languedocienne des grandes orgues de Lodève (34) qui continue à son entretien annuel. Il a été inauguré le vendredi 23 mai 2014 par un concert mêlant les cuivres de l’Ensemble Aéris) et l’orgue auquel officiait Gilbert Vergé-Borderolle, organiste titulaire de l’orgue de Saint-Gaudens.

Photographie de l'Orgue
Affichette concert cuivres et orgue à la collégiale

Le cloître de la Collégiale saint-Pierre et saint-Gaudens

Le cloître originel remonte à l’époque romane. C’est à l’opiniâtreté d’un érudit Commingeois contemporain, Gérard Rivère, qui a mené de nombreuses recherches que l’on doit la restitution du cloître actuel.

Le cloître médiéval était vraisemblablement composé de deux galeries romanes, achevées vers 1180.

Lors de la Révolution française le cloître et les bâtiments du chapitre sont vendus comme biens nationaux. Entre 1807 et 1815, sous le Premier Empire, le cloître qui s’élevait au sud de la Collégiale saint-Pierre et saint-Gaudens est démoli. Lorsqu’Alexandre Dumège, Inspecteur des antiquités pour la Haute-Garonne, passe à Saint-Gaudens, lors de l’une de ses tournées en province en 1815, le cloître a disparu. Les chapiteaux ont été vendus à des particuliers ou ré-utilisés dans des murs.

Dans les années 1970, plus personne n’avait souvenir de ce lieu. Gérard Rivère retrouve des documents dont une ordonnance de l’évêque suite à sa visite de 1662 qui mentionne divers autels se trouvant dans ce cloître. Pour l’historien commence alors une extraordinaire chasse au trésor qui lui permettra de retrouver des chapiteaux dans des jardins ou intégrés dans des murs. Il retrouvera même un bas-relief à New-York dont il fera exécuter une copie. Suite à des fouilles, ce sont trois galeries qui seront remontées entre 1984 et 1992, sur les bases mises à jour. Entre les chapiteaux originaux cédés par des particuliers et des moulages que d’autres propriétaires autoriseront, ce sera ainsi 13 chapiteaux originaux ou leurs moulages qui seront remis in situ. Deux travées romanes et une gothique ont été reconstituées. Les autres chapiteaux présents sont juste épannelés afin d’éviter la confusion avec les chapiteaux d’origine.

Des éléments provenant du cloître originel sont visibles à 50 m, au Musée – Arts & Figures des Pyrénées Centrales :

– le moulage d’un bas-relief acquis en 2012 et réalisé à partir d’un original conservé au Musée des cloîtres de New York (The Cloisters),

– le chapiteau dit « aux lions » acquis par la Commune de Saint-Gaudens en mai 2017,

– bloc de marbre de Saint-Béat sculpté sur deux faces : sur une face, une épitaphe du IIe siècle ; sur l’autre face Vierge à l’enfant en bas-relief du XIIe siècle. Cet élément fut « sauvé en 1955 et restitué en janvier 2018 par la Commune de Mazères-de-Neste (65) ».

Dans le cloître actuel sont exposés des éléments lapidaires retrouvés lors de divers travaux dans la ville.

Aujourd’hui, le cloître de la Collégiale est devenu l’un des principaux attraits touristique de la ville.

Photos des colonnes du cloître de la collégiale

La salle capitulaire du cloître

Située dans le cloître et édifiée au début du XIIIe siècle, la salle capitulaire, salle de réunion des chanoines, remplace une salle plus ancienne. En effet, les bâtiments canoniaux ont dû exister dans leur intégralité fonctionnelle, dès la fin du XIe siècle.

Construite à l’époque gothique, ce style n’est pourtant que très peu visible dans cette salle : uniquement au niveau de la porte possédant une arcade ogivale ; les voûtes intérieures étant construites en plein cintre.

Le saint-Michel terrassant le dragon, que l’on peut voir en levant la tête au-dessus de la porte d’entrée, est extrêmement naïf et porte des traces de polychromie, comme les clés des quatre voûtes et les trèfles du chapiteau central.

Cette salle a été utilisée comme sacristie par la Paroisse jusqu’à l’édification du nouveau cloître et de la nouvelle sacristie.

Cette salle est aujourd’hui principalement utilisée comme lieu d’exposition.

La Halle, dite « Halle aux grains » – Aujourd’hui Halle gourmande

Au XIXe siècle, le commerce des grains est très actif à Saint-Gaudens. La construction d’une halle est décidée en 1815, sous la mandature du maire Jean Marie Gabriel Duran. De style néo-classique, cette halle est construite sur les plans de la halle de L’Isle-Jourdain (32), réalisée en 1820. C’est à l’architecte-charpentier J. Stupuy que ce chantier est confié et la halle construite entre 1830 et 1843, date de son inauguration.

Bâtie sur un plan rectangulaire, divisé intérieurement en deux vaisseaux et six travées par une ligne de cinq colonnes doriques, elle présente une série de larges arcades en plein cintre, quatre sur la largeur et six sur la longueur. C’est un bel exemple d’architecture classique Pyrénéenne

Jusqu’au milieu des années 1970, le bâtiment accueille tous les jeudis, jour de marché, vendeurs et acheteurs de grains ou de volailles. Des années 1975 à la fin des années 1990, la commune loue le bâtiment à un particulier qui y monte un petit supermarché de proximité.

Ensuite la commune en reprend la gestion et, jusqu’en 2018, elle sert comme lieu d’accueil pour des animations et des petits salons.

Le bâtiment, sans ses aménagements intérieurs, est inscrit au titre de Monuments historiques depuis le 11 octobre 2004.

Rénovée en 2018, par l’architecte Christian Lefebvre, la halle a ré-ouvert le 1er décembre 2018 et abrite désormais un marché couvert dédié aux commerces de bouche.

Photographie de la Halle Gourmande

La Table d’orientation

Inaugurée le 10 avril 1949, cette table est un témoin, non seulement de l’histoire locale, mais aussi de l’histoire Européenne.

En effet, fin août 1936, lors de la Guerre civile en Espagne, tous les états Européens souscrivent à un Accord de non-intervention dans ce conflit.

Afin de résoudre les divers problèmes techniques posés par cette non-intervention, ils fondent l’International Comitee fort the Application of non-intervention in Spain (Le Comité International pour la non-intervention en Espagne).

Dans les Pyrénées centrales, ce comité est chargé d’assurer, entre autre, une stricte neutralité le long de la frontière franco-espagnole, en interdisant notamment le passage de matériel de guerre. Des observateurs neutres sont présents aux postes frontières côté Français et logent par exemple à Tarbes ou à Saint-Gaudens.

Sensibles aux charmes des Pyrénées et à l’accueil de la population locale, les officiers chargés du contrôle offrent la somme d’argent nécessaire à l’érection d’une table d’orientation. De par sa position centrale dans les Pyrénées, c’est la commune de Saint-Gaudens qui est retenue pour l’accueillir.

Sur cette table, dessinée par Louis Mothe (1886-1982) et Vincent Payrau, membre de la Société des études du Comminges (et par ailleurs pharmacien au 51 rue de la République – Pharmacie centrale des Pyrénées), on trouve, à droite, un écusson représentant les armes du Nébouzan. A gauche, celles du Comminges, surmontées des armes du Danemark (un lion couronné), en hommage au chef de la mission militaire, le colonel Lunn, de nationalité danoise.

La table a été réalisée en lave émaillée par l’entreprise « Seurat, Usine Saint-Martin, par Riom – Puy-de-Dôme » et dessinée par J. Roche (pinxit 8.1948). depuis 1913, l’usine Seurat produisait des tables d’orientation en lave émaillée, par exemple celle de La Samaritaine à paris en 1932. Elle cessa son activité en 1972.